Le 6 avril 2023
Une belle surprise pour la Suisse, qui a appris ce mardi 4 avril qu’elle allait accueillir l’Euro de football féminin 2025. Elle n’était pas la favorite face à la grande alliance entre la Norvège, la Suède, le Danemark et la Finlande. Cependant la bienséance des supporters suisses, sa petite superficie qui limite les déplacements des équipes et sa situation géographique centrale qui permettra aux pays limitrophes d’aussi profiter de la manifestation ont séduit l’UEFA.
Le tournoi se déroulera sur quatre semaines lors des mois de juin et juillet 2025. Les terrains sollicités seront ceux de Bâle, Berne, Genève, Zurich, Saint-Gall, Sion, Lucerne et Thoune ce qui offrira la possibilité aux cinq pays voisins d’en profiter pleinement. En outre, aucune grosse modification des infrastructures n’a été annoncée à l'exception du remplacement des terrains de Berne et Thoune par de la pelouse naturelle conforme au règlement. La Suisse étant bien équipée, grâce à sa participation à la manifestation de l’Euro 2008 en tant que co-organisatrice avec l’Autriche, n’aura pas à investir plus de 50 à 60 millions.
L’ASF, association suisse de football, est ravie de cette nouvelle d’autant plus qu’elle va permettre de promouvoir le football féminin en Suisse. Elle espère le rendre plus populaire auprès des femmes. Des initiatives à ce propos seront mises en place dans le but de les sensibiliser. Il est vrai qu’il y a de quoi rêver quand on observe les résultats dans ce domaine de l’Angleterre à la suite de l’Euro féminin 2022. Une augmentation de 12,5 % de joueuses licenciées y a été remarquée et ce sport est devenu tendance chez les filles.
Malheureusement, le manque d’infrastructure menace ces aspirations de l’ASF selon les présidents des différents clubs. Le co-président du FC Bulle, Monsieur Alain Moradpour, nous a confirmé qu’ils attendaient bien une hausse sensible des inscriptions des jeunes filles, mais que leur souci « se situe essentiellement sur le plan des infrastructures à disposition. » La ville de Bulle, interpellée à plusieurs reprises à ce sujet, ne semble pas prendre de mesures. Monsieur Alain Moradpour, ayant la charge de la gestion administrative et financière du club, espère que : « la manne financière ainsi générée servira effectivement à promouvoir la pratique du football féminin en Suisse, en soutenant notamment les clubs dans l'encadrement des équipes féminines. »
C’est aussi le souhait de Leila Wandeler, une jeune joueuse de football de l’équipe nationale U17. Nous avons eu la chance de lui parler : « Mon objectif à moi personnellement c’est de faire partie de cette équipe d’ici 2025. Le temps approche et avec un travail assidu, je vais peut-être pouvoir en faire partie. » La joueuse dit également qu’elle se réjouit énormément d’être à cette période. “Ça va être une année inoubliable pour la Suisse, pour les footballeuses et footballeurs. Ça va être une expérience unique” Elle ajoute : “L’événement va permettre au football féminin suisse de faire énormément de progrès financièrement mais aussi culturellement. Les médias vont sûrement remarquer que le foot féminin est bien regardé ce qui fait que le foot féminin sera beaucoup plus médiatisé en Suisse.” En résumé, elle trouve que cet événement est une opportunité unique qui va changer énormément de choses dans le football féminin.
À terme, cela va dynamiser le football féminin en Suisse selon Monsieur Daniel Bastos, entraîneur de 4ème ligue féminine à Montet. Au niveau amateur, il y aura une vague de nouvelles licenciées semblable à l’Angleterre qui : « va fatalement augmenter le budget annuel pour les équipes (plus de cotisations signifie plus de revenus). » Tandis que pour le football d’élite, « cette annonce peut engendrer une hausse de niveau pour les footballeuses suisses. Qui n'a jamais rêvé de pouvoir disputer une compétition majeure à domicile et de la gagner ? »
Camille Brana, Zoe Brem, Léonie Verstappen