La numérisation a apporté d'importants changements dans divers domaines de la société, de l'économie, de la technologie, de la culture et du savoir humain. Dans le domaine de l'éducation, l'utilisation des technologies numériques offre de nouvelles perspectives.
Les technologies numériques offrent des possibilités d'enseignement à distance, d'apprentissage en ligne, de collaboration en ligne et de personnalisation de l'apprentissage. Elles permettent également d'accéder à des ressources pédagogiques et des connaissances à distance, de manière plus rapide et plus efficace.
Cependant, l'utilisation des technologies numériques dans l'éducation pose également de nouveaux défis et questions, notamment en ce qui concerne l'accès à ces technologies pour tous les apprenants, la qualité de l'apprentissage en ligne, la protection des données personnelles, la santé des utilisateurs et la nécessité de former les enseignants à l'utilisation de ces technologies.
Il est important que les services responsables et les éducateurs travaillent ensemble pour répondre à ces questions et développer des solutions efficaces. Il est également crucial de s'assurer que l'utilisation des technologies numériques dans l'éducation soit guidée par des principes éthiques et éducatifs solides, dans le but de maximiser les avantages de ces technologies tout en minimisant leurs risques.
Le projet s'appelle BYOD, ce qui signifie "Bring Your Own Device", c'est-à-dire "Apportez Votre Équipement personnel de Communication". Cette approche consiste à permettre aux élèves d'apporter leur propre ordinateur personnel à l'école et de les intégrer dans la vie scolaire.
Dans les collèges, l'utilisation de tablettes et d'ordinateurs est devenue obligatoire à partir de l'année scolaire 2022-2023. Ce projet a été contesté en 2020 mais finalement accepté. Concernant les cycles d'orientation, le projet est entré en vigueur chez les germanophones en 2019, tandis que chez les francophones, il est prévu de ne le mettre en place qu'à partir de la rentrée 2023-2024. Le projet concerne également les écoles de culture générale et de commerce à plein temps.
Nous avons interviewé des étudiants ainsi que des enseignants du Collège St-Michel afin de connaître leurs différents points de vue sur le sujet.
Témoignages de Lili-Marie et Lauraline, élèves de première année
Les deux étudiantes, en plein dans le BYOD, ont eu la gentillesse de répondre à nos questions. Elles nous ont expliqué être favorables à cette méthode d'apprentissage après l'avoir expérimentée pendant plus de six mois. Néanmoins, à l'annonce de cette nouvelle, Lili-Marie nous a fait part de ses préoccupations concernant l'utilisation des ordinateurs. En effet, aucune formation n'a été donnée aux élèves. Les principaux points négatifs, selon les collégiennes, seraient les différents problèmes de bugs informatiques et un problème de concentration. Lili-Marie affirme : "Oui, il peut arriver que je sois distraite par mon ordinateur car il y a des jeux facilement accessibles alors que sur des livres, non."
Les points positifs sont la facilité de transporter un ordinateur avec quelques livres, ce qui rend le sac des étudiants moins lourd. Les potentiels problèmes de santé ne sont pas encore présents chez les deux étudiantes. Elles nous avouent n'avoir rencontré aucun problème pour financer l'achat d'un ordinateur, bien que cela ne soit pas donné à tout le monde.
Les deux jeunes filles sont donc plutôt satisfaites par l'intégration du numérique dans les classes, mais il reste à savoir si elles sont réellement conscientes de l'impact que pourrait avoir cette intrusion, que ce soit sur leur propre santé ou sur l'environnement.
Témoignages d'un stagiaire et d'un professeur
Alexandre Overney, stagiaire au Collège Saint-Michel, travaille cette année avec des classes de première année contraintes au BYOD. Il nous a exprimé lors de son interview son point de vue à la suite de la nouvelle règle qui consiste à ce que chaque élève vienne en classe avec son ordinateur personnel. Selon lui, l’utilisation des ordinateurs au secondaire II était une suite logique et il n’a rencontré aucune difficulté à réadapter ses cours ce qui n’a pas été le cas pour tous les enseignants. En effet, il nous explique que certains de ses collègues plus âgés, ont été chamboulé et ont trouvé difficile d’adapter la totalité de leurs cours. Ne voulant pas imposer cette nouvelle réforme à ses élèves, Monsieur Overney leur a laissé le choix entre le numérique et le papier. Et leur réponse était plus favorable à l’utilisation du numérique. Il a remarqué qu'il y avait moins d'oublis et que, pour certains élèves, cela leur permettait de mieux s’organiser. Il a tout de même constaté quelques aspects négatifs comme la difficulté à rester concentré en cours et à ne pas être tenté par des jeux vidéo. Il nous explique qu’il est très dur de faire totalement cofinance à ses élèves et qu’il faut justement trouver un juste milieu et avoir des moments-clés durant la leçon où l’ordinateur sera fermé. « Certains enseignants et élèves n’ont clairement pas été assez préparés à l’arrivée du BYOD » nous dit-il. En effet, il a soulevé qu’une majorité d’élèves ne possédaient pas les bons outils installés et qu’il a fallu prendre du temps de cours pour que tout soit plus clair. Un des derniers aspects positifs que cet enseignant a relevés est que de faire la transition du papier vers le numérique à un jeune âge peut être bénéfique pour notre futur. Cela rajoutera une difficulté en moins lorsqu’on sera en études supérieures où tout est en numérique.
Pour avoir un avis plus global sur la thématique, nous avons fait appel à un enseignant de géographie et d’économie au Collège Saint-Michel, Laurent Bronchi. Celui-ci a une opinion clairement plus négative que celle émise précédemment. En effet il y voit de grands aspects négatifs comme l’immense gaspillage qu’il y a derrière dans la mesure où il n’y a aucune obligation de les employer et que les professeurs n’ont jamais eu une formation sur l’enseignement à l’aide de l’outil informatique. « Ça m’énerve de savoir que nous avons des outils sous utilisés, alors que le smartphone est un ordinateur que tous les élèves possèdent et qui pourraient très bien remplir toutes les fonctions d’un vrai ordinateur » nous affirme M. Bronchi. Il nous parle également d’un aspect antisocial qui a été négligé par les personnes qui ont conçu le projet BYOD. En effet, ces personnes partaient du principe que beaucoup de gens étaient déjà équipé ce qui était faux car, selon l’étude du collège, 72% des élèves ont dû acheter un ordinateur exprès pour cet usage et que 6% en plus l’ont fait avec des difficultés. Ce qui prouve que le projet était mal ficelé et que l’école n’était absolument pas prête à les aider. Il relève que dans un système où les personnes aux revenus faibles avec des difficultés économiques sont déjà beaucoup plus souvent exclues des longues études, rajouter une contrainte est totalement regrettable. Il juge difficile de savoir ce que les élèves font derrières un écran et jusqu’où ils vont utiliser cet outil informatique et ne voit pas l’intérêt de montrer une vidéo en streaming à 26 personnes individuellement à la place de la montrer directement à toute la classe. « Écologiquement, c’est catastrophique et complètement inconnu du grand public » termine l’enseignant à ce sujet. Selon lui, il ne faudrait pas faire l’impasse sur l’information auprès des gens et plus sensibiliser la population à se niveau.
Pour conclure notre travail, il manque clairement une formation pour les professeurs afin qu'ils sachent comment enseigner avec ces moyens. Selon Laurent Bronchi, professeur de géographie et d'économie au Collège St-Michel, le projet n'est pas encore complet et les responsables n'ont pas anticipé d'éventuelles complications comme celles rencontrées par les élèves qui ne pourraient pas se permettre d'acheter ces appareils.
Cependant, à la suite de nos recherches, nous avons constaté qu'au Collège de Gambach, la situation est bien différente. Les élèves ont eu deux jours pour se coordonner avec les différents logiciels à utiliser ou à installer, ce qui a permis un gain de temps par la suite.
En effet, d'autres problèmes différents de ceux rencontrés avec la méthode manuscrite surviennent. La question à se poser est : Y a-t-il un réel intérêt derrière ce projet ou voulons-nous juste nous "mettre à jour" avec la société actuelle qui ne serait peut-être pas conçue sur des bases solides et durables ?
De plus, le numérique pourrait être plus nocif pour l'environnement que le papier. Ce qui est certain, c'est qu'une phase d'adaptation est nécessaire pour que les enseignants ainsi que les élèves se familiarisent avec ces nouvelles méthodes des plus modernes.
Julie Mettler et Elsa Guerry