Le 4 avril 2023
Dans un monde où les problèmes économiques sont des maux communs, les étudiants sont les premiers souffre-douleurs de l’inflation. Malgré une situation économique adoucie en Suisse, les universitaires de Fribourg, Genève, Lausanne et Neuchâtel lancent des appels au secours.
Depuis le retour des universitaires en présentiel à la rentrée de septembre 2022, le nombre d’étudiants tombant dans la précarité ne cesse d’augmenter. Les conséquences de la pandémie de Covid-19 et de l’augmentation du coût des denrées à la suite de la situation en Ukraine menacent de plein fouet leurs petits budgets. Toutes leurs dépenses quotidiennes telles que les repas, les logements ou même encore les transports ont subi de fortes augmentations durant ces deux ans en télétravail. Les cafétérias sont devenues un luxe pour les étudiants qui patientent désormais dans les longues queues pour les micro-ondes. En effet, les prix des menus ont tous subi des augmentations de quelques dizaines de centimes à plusieurs francs qui ont malgré tout de fortes conséquences. La Mensa de l’Université de Fribourg a dû par exemple augmenter entre 20 centimes et un franc ses menus afin d’éponger ses deux ans d’inactivité et l’augmentation du prix des denrées alimentaires. Les CFF ont supprimé l’abonnement tarif réduit sur l’abonnement général pour les étudiants de plus de 25 ans. Les logements pour étudiants Vortex ont des loyers variant entre 1070 et 1720 francs, ce qui les contraint à s’installer plus loin des universités et à payer, en outre, un abonnement de transport plus cher ou à rentrer chez leurs parents malgré des sommes d’heures de train par jour parfois délirantes.
En dépit de cette augmentation de jeunes adultes dans la précarité, nous n’observons aucune hausse du nombre de bourses accordées. À l’Université de Lausanne, le fonds de solidarité composé de 50’000 francs a été versé dans son intégralité durant le premier mois de l’année scolaire, ce qui montre bien la grande nécessité dans laquelle se retrouvent les milieux estudiantins. Lors des dix dernières années, il y avait en moyenne entre trois quarts et huitante pourcents des étudiants universitaires qui travaillaient pour subvenir à leurs besoins.
« Travailler plus ! » est désormais leur maitre-mot lorsque nous les interrogeons. Certains rallongent la durée de leurs études afin d’avoir plus de temps pour entreprendre un nouveau complément de revenu. Quant à d’autres ils arrêtent tout simplement leur cursus scolaire. Une dernière solution s’offre à eux, celle de l’emprunt bancaire qui a certains avantages mais compromet une entrée dans la vie active sans dette.
A contrario, les étudiants du secondaire II sont moins touchés par ces augmentations. Il est vrai que pour la grande majorité, ils résident encore chez leurs parents et n’utilisent que des abonnements de trajets. Les étudiants souffrent moins de cette inflation car une bonne partie prend un tupperware préparé la veille. De plus, la cafétéria de St-Michel n’a que légèrement augmenté ses prix, ce qui n’entraine pas de différence au niveau des habitués.
Camille Brana, Zoe Brem et Léonie Verstappen