Plus de culture à Fribourg

Le 5 avril 2023

La 37ème édition du FIFF, Festival International du Film de Fribourg, s’est déroulée du 17 au 26 mars 2023. Suite à cette édition sur le thème culinaire qui s’est clôturée avec un record de fréquentation, nous nous sommes penchés sur les ingrédients qui ont su séduire une fois encore les spectateurs fribourgeois.  

Le bilan de cette année est donc très positif pour les organisateurs étant donné qu’ils ont accueilli plus de 45 000 personnes dans les différentes salles, ce qui constitue la plus grande fréquentation du festival depuis sa fondation en 1987. La nouvelle expérience proposée cette année alliant pupille et papille avec le concept « Un film, un repas » en collaboration avec huit restaurants fribourgeois a su aguicher. Plusieurs personnalités publiques comme le Président de la Confédération Alain Berset ont été aperçues. Le menu cinématographique de la 37ème édition était composé de 99 spécialités du monde allant de l’Amérique latine pour « El Castigo » à l’Australie avec « Sweet As ». 

La culture cinématographique est-elle morte à Fribourg ?  

Toutes les personnes interrogées s’accordent sur le manque d’enthousiasme envers les événements culturels de Fribourg. Ils constatent avec peine une baisse de fréquentation. Une passante fribourgeoise nous a confié qu’elle n’aimait pas regarder des films dans de grandes salles de cinéma, car « les gens sont souvent très tendus et aigris dans ces salles et je ne me sens pas suffisamment à l’aise pour profiter du film ». Deux Français rencontrés au marché de Fribourg nous ont expliqué leur surprise en emménageant en Suisse. « Les Fribourgeois vont très peu au cinéma. En France, nous y allons tous au minimum une fois tous les deux mois. Les salles sont presque toujours combles les week-ends même s’il y a beaucoup plus de salles ». L’une d’entre eux, une étudiante, a tenu à souligner la différence de prix entre les deux pays : « En France, je ne paye que 5 euros pour une séance grâce à la réduction pour étudiants. En Suisse, cela me coûte 14 francs. Je comprends que les étudiants ne vont pas au cinéma en Suisse ». 

Selon les employés de l'Arena Cinéma : “Le cinéma est mort. Normalement, les salles de cinéma étaient remplies d’enfants le mercredi après-midi, mais depuis la pandémie de Covid-19 il y a beaucoup moins de fréquentation. Le public reste varié, mais très restreint. Le vendredi soir et le samedi, il y a du public, mais ça s’arrête là. ” En effet, avant le confinement, les gens allaient plus souvent au cinéma qu’aujourd’hui. Les employés craignent que cette baisse de visiteurs soit liée aux nombreux sites de streaming qui proposent de plus en plus de films. De plus, un grand nombre de gens ont un compte Netflix, Disney, etc... 

Ce paradoxe entre la réalité des cinémas au quotidien et le FIFF peut paraître incohérent. Cependant, cela s’explique par un public touché différent. Comme nous l’ont expliqué un employé du magasin Sweet Vibes Candy Bar situé en face des locaux de l’Arena et certains employés de l’Arena, le public du FIFF était composé d’une classe sociale plus aisée. Le concept de repas-ciné et le programme composé de films moins commerciaux ont certainement été les éléments clés pour attirer cette clientèle venant pour voir un bon film et se faire voir. En outre, le prix très élevé d’une séance peut participer à la démotivation des Suisses face aux offres enrichissantes de la culture dans un contexte où le pouvoir d’achat a été réduit depuis la pandémie. 

Camille Brana, Zoe Brem et Léonie Verstappen