Le 4 avril 2023
Samuel Oberson
Après 5 ans d’absence due au Covid-19, le combat de reines de Villarlod reprend de plus belle. Samedi prochain, le 15 avril 2023, les vaches d’Hérens vont se retrouver dans le petit village de Villarlod pour combattre pour le titre de reine.
Mais… c’est quoi un combat de reines ?
Chaque année lors de l’inalpe, les bêtes se livrent à des combats durant le printemps, combats qui se poursuivent pendant leur séjour à l’alpage. La vache la plus forte, nommée la reine, doit prouver sa force afin d’être décorée pour la désalpe. Suite à cela, une finale nationale à Aproz est organisée pour définir la « reine des reines » de la saison du pâturage. Pour les combats, les vaches d’Hérens sont réparties selon leur âge et leur poids. Pour déterminer la gagnante du duel, un signe de soumission ou de cession de la part d’une des deux vaches est nécessaire.
Villarlod au cœur des festivités
C’est un événement qui se déroule tous les deux ans sur la place du téléski à Villarlod. Les premiers préparatifs se font en septembre car cette fête nécessite des infrastructures conséquentes. Si vous vous rendez sur place vous y trouverez une cantine chauffée, une tour VIP pour l’apéro des sponsors, une arène pour les combats, un parc animalier et un petit marché avec quelques stands. Divers animations (groupes de musiques, DJ) sont là pour agrémenter la journée et la soirée.
Interview
Pour répondre à nos questions sur l’événement de Villarlod, nous avons eu la chance de pouvoir contacter la présidente « en formation », Madame Mélanie Rumo.
Étant présidente du Combat de Reines de Villarlod, qu'est-ce que cela vous fait de pouvoir réorganiser cette fête ? Est-ce qu’un stress particulier vous anime pour cette édition ?
« Cette année, je suis présidente en formation. Je seconde mon mari qui a œuvré à cette tâche pendant les 6 premières éditions. Je suis très fière de reprendre le flambeau. Le stress monte de jour en jour, mais pour l’instant, je ne gère pas si mal. Mais après 5 ans, c’est avec un grand enthousiasme que nous avons organisé ce Combat. »
Combien de temps avant la fête vous y prenez-vous pour tout organiser ?
« Nous avons commencé les comités au mois de septembre 2022 car nous faisons à chaque nouvelle édition un copier-coller de la dernière édition. Les montages commencent deux semaines avant la date du Combat. »
Combien de vaches d’Hérens sont inscrites cette année ? Cela est-il plus ou moins que les années précédentes ?
« Cette année, nous avons 82 vaches (toutes catégories confondues). C’est un peu moins qu’en 2018 car il y a beaucoup d’éleveurs qui ont arrêté. »
Est-ce que vous vous attendez à recevoir plus de monde qu’auparavant ? Pourquoi ?
« Je pense qu’il y aura plus de monde que les années précédentes car le dernier Combat était en 2018, et les gens aiment cette ambiance et cette journée qui est attendue avec impatience. En plus cette année, pour le soir, nous avons un groupe de musique autrichien, Die Draufgänger, qui sont assez connus et suivis en Suisse. »
Les vaches ont-elles une préparation spécifique pour les combats ?
« Normalement oui. Chez nous, mon fils et mon mari les préparent en les sortant (séparément) chaque jour et en les promenant. Ils leur donnent également du bon foin et du bon aliment. »
Est-ce que l’arrivée d’activistes antispécistes vous fait peur pour votre fête du 15 avril ? Êtes-vous déjà préparés à une venue de leur part ? Que pensez-vous de ce mouvement ?
« Non cela ne me fait pas forcément peur, car il ne faut pas rentrer dans leur jeu. S’ils arrivent, nous leur demanderons gentiment de repartir sans faire de vagues. Leur mouvement n’est pas très juste car les vaches d’Hérens ont la lutte dans le sang et dans leurs gênes. Quand vous les menez à l’alpage en été, elles luttent sans que nous les mettions dans une arène. C’est comme ça, une hiérarchie doit se faire entre elles. »
Nicolas Houmard et Candice Dubuis